Faut-il avoir un·e ou plusieurs partenaires de tango argentin ?
- isaurecat
- 3 mars 2022
- 5 min de lecture
Dernière mise à jour : 17 mars 2023
Quand on avance un peu dans les cours de tango argentin, on se rend compte que prendre des cours une fois par semaine, ce n’est pas suffisant. Pour vraiment progresser au tango, il faut bien sûr aller au bal (voici mes astuces pour se lancer dans le monde de la milonga !) mais aussi pratiquer en plus des cours.

La pratique de tango, pour nous les danseurs et danseuses de tango, c’est un moment passionnant ! C’est un entraînement à deux. C’est le moment où on va essayer de refaire ce qu’on a vu en cours, de se rappeler les pas, la technique, les conseils qu’on a vus précédemment, et gagner en aisance dans notre danse. On peut pratiquer chez soi, ou louer une salle exprès, ou encore se retrouver dans une « pratique » dénommée ainsi car on peut s’arrêter pour y travailler. Le meilleur exemple que nous ayons à Paris est la Pratique Retro Boom Boom, une institution du lundi soir : je vous encourage à la tester si vous n’êtes pas déjà adepte !
À ces pratiques, il vaut mieux venir en couple pour travailler. Mais qui sera votre partenaire / qui seront vos partenaires ?
L’avantage de trouver un·e partenaire pour pratiquer le tango argentin
Évidemment, trouver une personne avec qui pratiquer, c’est précieux : on sait vers qui se tourner pour s’exercer régulièrement, pour prendre des cours ou des stages qui demandent une inscription en couple, et pour vraiment approfondir sa danse.
Mais attention, il y a quelques conditions à respecter pour que tout se passe bien !
1- Avoir des rôles correspondants :
Si vous êtes leader, un·e follower, si vous êtes follower, un·e leader… et si vous dansez les deux rôles, une personne avec qui échanger !
2- Avoir un niveau de tango équivalent :
C’est le plus agréable si l’on veut se retrouver sur un pied d’égalité. Il peut être tentant de choisir une personne avec un meilleur niveau que nous (hello le mythe Dirty Dancing !) mais alors c’est l’autre qui voudra nous « faire pratiquer » et vous progresserez plus vite que lui... et il y a un risque qu’il ou elle ne veuille jamais vraiment reconnaître le jour où, à force de progresser, vous atteignez un niveau similaire au sien...

3- Bien s’entendre
Si vous passez un peu de temps avec cette personne, il vaut mieux avoir quelques atomes crochus ! Surtout lorsque parfois, on se retrouve dans la difficulté. Un·e partenaire en qui on a confiance est vraiment un atout. Sinon attention aux disputes...
4- Travailler d’une manière similaire
On y pense moins, mais il y a plein de manières d’aborder le tango. Une manière très intuitive ou très analytique, l’envie d’explorer des tonnes de nouveaux pas ou d’approfondir ce qu’on connaît déjà, la fidélité aux enseignements d’un ou plusieurs profs, ou l’assurance de se faire confiance à soi-même… Tout est très bien, du moment qu’on trouve quelqu’un sur la même longueur d’ondes !
5- Être clair sur le type de relation qui se noue
Si vous êtes en couple, amants occasionnels, collègues, juste amis, pas si amis que ça… toutes les options sont possibles du moment qu’on ne fait pas marcher l’autre en jouant sur l’ambiguïté de la situation.
Mais bien sûr, le tango est une danse sociale : il est aussi recommandable d'avoir plusieurs partenaires de tango argentin !
L’avantage d’avoir plusieurs partenaires de tango
Que ce soit parce qu’on vient de commencer et on n’a pas encore eu le temps de se créer des habitudes, ou parce qu’on danse depuis longtemps au même endroit et qu’on connaît beaucoup de monde, il peut être vraiment intéressant de varier les personnes avec qui on pratique.
Au niveau débutant et intermédiaire, je dirais même : c’est essentiel. La plupart du temps, on change de partenaire pendant les cours et c’est déjà bien. Mais dans tous les cas, il faut pouvoir changer d'abrazo pour ne pas prendre de mauvaises habitudes !

Pour aller plus loin, si vous avez des ambitions de faire des démos ou donner des cours, cela peut être une bonne idée de vous concentrer sur une personne. Mais dans la plupart des cas, pour aller danser au bal avec des personnes différentes, l’idéal est de pouvoir pratiquer, essayer, rechercher avec des personnes différentes. Ainsi on a plus de chances d’ouvrir l’éventail des possibles, de varier les énergies, les manières de voir les choses et l’écoute musicale, pour ne citer que quelques exemples.
Si nous reprenons les points cités plus haut, avoir plusieurs partenaires permet de :
1- Changer de rôle
si vous ne trouvez pas une personne qui fait les 2 comme vous :)
2- Danser avec des personnes plus fortes que vous ou beaucoup moins fortes
les deux étant de bons challenges pour mieux comprendre comment guider ou suivre efficacement
3- Ne pas se fâcher !
Il y a moins de risque de faire tourner l’autre en bourrique (et inversement) si on n’est pas toujours l’un·e sur l’autre !
4- Varier les manières de travailler et les approches
en s’adaptant aux propositions et à la personnalité de différentes personnes
5- Dissiper toute ambiguïté
sur l’exclusivité de la relation (de travail) !
Mon exemple personnel : une danseuse de tango aux partenaires multiples
Pour ma part, j’ai longtemps cru qu’il faudrait que je trouve « le bon » pour vraiment progresser. Puis j’ai fait exactement l’inverse.
J’ai d’abord pratiqué après mes cours, avec les autres élèves : un bon moyen d’ancrer les nouveautés vues en cours, sans délai. Parfois aussi, nous allions sur les quais avec certains pour danser-pratiquer (les quais à Paris sont un lieu de danse à l’extérieur où on trouve du tango tous les soirs d’été).

Puis j'ai rencontré Manfred Long et nous avons passé beaucoup de temps à pratiquer, prendre des stages et préparer les cours ensemble. Il avait beaucoup plus d'expérience que moi et l'a généreusement et patiemment partagée avec moi. Il a vraiment représenté une étape importante de ma danse. C’est aussi le moment où j’ai commencé à beaucoup sortir en milonga : j’avais donc un partenaire de travail et BEAUCOUP de partenaires de danse !
Lorsque nous avons arrêté avec Manfred, j’ai commencé à donner des cours avec différents partenaires : Nicolas Arribat puis Germain Cascales au Louxor, Jean-Michel Cirba à Fontainebleau, et carrément toute une équipe d’ami·es le lundi soir avec Paris Buenos Aires Tango. J’ai parfois rejoint Matias Tripodi pour des cours ou démos. J’ai également commencé à donner des stages avec Tibo Pep’s. Tous ces collègues de cours sont évidemment autant de partenaires ponctuel·es avec qui rechercher, explorer, me perfectionner.

Et enfin, je me suis mise à guider. Entre les cours pris avec des amies et les séances de pratiques avec mes ami·es hommes ou femmes le lundi soir au Retro Boom Boom (oui oui, cette pratique parisienne hautement recommandable !), j’ai multiplié le nombre de mes partenaires ! Ces pratiques m'ont notamment mené à créer Mais Oui Tango avec Kira Makarova de Tango Young Paris.
Bilan : je me réjouis de ces multiples chances d’apprendre, de ces mille manières de travailler qui se sont offertes à moi et des belles relations qui se sont nouées avec ce mode de fonctionnement.
Venez découvrir l’un·e de mes partenaires de tango à Paris !
Lundi 19h-20h30 : Cours débutant avec Paris Buenos Aires Tango
Mercredi 19h-222h : Cours débutant puis intermédiaire avec Tango Louxor
Mais Oui Tango : Une série de courtes vidéos de tango techniques et humoristiques avec Kira ! Mais Oui Tango sur Youtube, Mais Oui Tango sur Insta
Stage Tango Miroir avec Tibo Pep's : https://www.facebook.com/events/1014006619321826
Et aussi : Manfred Long à Chatou, Nicolas Arribat à Toulouse, Matias Tripodi et ses mille et un projets !
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